« Dès le départ, je l’ai senti. Il est clair que c’est un procès politique. Je me suis renseigné à différents niveaux et le déroulement même du procès, les péripéties de cette affaire montrent très clairement qu’il s’agit d’une affaire politique », tacle le candidat malheureux à la présidence de la Commission de l’Union africaine (Ua), Abdoulaye Bathily.
Abdoulaye Bathily martèle : « Pendant 40 ans, j’ai participé à toutes les luttes politiques. Et dans la justice, comme tous les corps de métiers, il existe des brebis galeuses en son sein. Tous les corps de métiers ont des brebis galeuses et très souvent, dans les luttes politiques, les pouvoirs en place instrumentalisent la justice ».
Bathily poursuit : « Je trouve que le parrainage est anti démocratique. Comment est-ce qu’on peut avoir les conditions d’obtention d’un pourcentage de l’électorat avant les élections. Il est impossible pour le Conseil constitutionnel de déterminer cela », a-t-il dénoncé avant d’enchaîner :
« Les gens se plaignent que les cartes ne sont pas distribuées. Des milliers d’autres cherchent leurs cartes. Je pense qu’il faut revenir à la raison. Ce sont ces frustrations qui conduisent à la révolte. Le Parti socialiste l’a payé très cher. La volonté populaire finit toujours par balayer les subterfuges. Je n’espérais pas qu’on serait aujourd’hui dans cette situation », a-t-il regretté
Le Professeur Abdoulaye Bathily tire sur la sonnette d’alarme. Selon lui, le Sénégal est dans une situation très dangereuse, du fait du trafic très dense de drogue, du blanchiment d’argent, de l’enrichissement illicite qui ont fini de gagner le champ politique et de prendre des proportions très inquiétantes.
« Notre pays est dans une situation dangereuse. Le Sénégal est un des pays où le trafic de drogue, l’enrichissement illicite, le blanchiment d’argent sont le plus visibles. L’argent sale coule à flot dans ce pays aujourd’hui. C’est un danger pour la démocratie et la cohésion dans ce pays », a-t-il dit avant d’indexer les politiciens comme étant les principaux acteurs de ces différents fléaux qui gangrène la société sénégalaise.
« Il faut que mes camarades de Benno Bokk Yakaar sachent raison gardée. Egalement, il faut que certains leaders de l’opposition se calment un peu. Ils étaient là de 2000 à 2012 et on sait tous ce qu’ils ont fait », dit-il.
L’ancien représentant spécial du Secrétaire général des Nations-unies (Onu) pour l’Afrique centrale, Abdoulaye Bathily dénonce une absence totale de préparation au niveau africain.
«D’abord l’initiative appartient aux États partenaires extérieurs concernés, c’est eux qui ont décidé de tenir ces sommets, ce n’est pas une initiative africaine », a dit le professeur Abdoulaye Bathily. Ensuite, avant le sommet, au niveau de chacun de ces États partenaires, qu’ils soient collectif ou individuel, notre interlocuteur a fait savoir, à la presse sénégalaise, particulièrement sud quotidien, « qu’il y a une préparation méticuleuse. Ils réunissent leurs entrepreneurs et tous les secteurs qui sont concernés par l’Afrique, ils définissent un plan d’actions, une stratégie et une résolution à soumettre au sommet».
Abdoulaye Bathily, ancien ministre de l’Environnement dans le gouvernement de Habib Thiam (Abdou Diouf), ministre de l’Énergie et des mines dans celui de Moustapha Niasse en 2000 (Wade), puis vice-président de l’Assemblée nationale, était l’invité, ce dimanche, du « Grand Jury » présenté par Mamadou Ibra Kane.