Alors que l’économie sénégalaise est agonisante, le président Sall a éliminé ses adversaires politiques en utilisant tous les appareils de l’Etat. Certains adversaires furent emprisonnés, d’autres furent envoyés en exil hors de nos frontières.
Des révisions constitutionnelles jugées illégales par des constitutionnalistes ont vu le jour et des programmes électoralistes ont garanti le second tour. Une fois que le président fut réélu, il a proposé un dialogue national déguisé avant que le scandale du pétrole ne surgisse.
Devant l’incapacité de gouverner sans cohésion nationale, avec le plan d’ajustement structurel imposé par le FMI, il a été forcé de négocier en se réconciliant avec le président Wade, en graciant Khalifa Sall et en préparant un projet de loi pour amnistier le fils du président Wade.
Cette réconciliation, déguisée pour calmer la tension sociale, sera-t-elle suffisante devant les reformes imposées par le FMI que le Sénégal devra respecter pour pouvoir bénéficier de fonds en cas d’urgence. Jugé et condamné à cinq ans de prison ferme pour détournement de deniers publics, Khalifa Sall était accusé avec ses collaborateurs d’avoir détourné 1,83 milliards de FCFA.
Il faut noter que l’ancien maire a hérité d’un ancien mécanisme en place à la mairie de Dakar. Au soir du 29 septembre 2019, le président Sall a gracié l’ancien maire de Dakar et les co-accusés dans l’effort de poursuivre le dialogue et la cohésion nationale durant ces moments de détresse.
Pourquoi accepte-t-on que nos présidents nous anesthésient et jouent au demi-dieu que quand ils sont dans la tourmente. Rien ne va au Sénégal et les choses ne feront que s’empirer, que l’on gracie tous les détenus de toutes les prisons du Sénégal, cela ne changera pas grand chose aux mauvais choix politiques. Combien de prisonniers sont toujours en détention provisoire alors qu’ils n’ont pas commis de délit comparable au délit de détournement de deniers publics ? Qui pense aux pauvres sénégalais ?
Par Mohamed Dia