Rapts et meurtre d’enfants
Je dois commencer par dire que l’enfant est un bien de l’humanité. Et c’est sur les enfants que nous comptons pour construire notre monde. De toute façon, nous sommes tous appelés à partir. Si des violences sont constatées sur les enfants par de fait de parents violents, on ne peut que condamner de tels comportements à l’égard des enfants. Au-delà de ces phénomènes qui sont de plus en plus remarqués dans notre territoire, c’est la problématique de la sécurité des personnes et des biens qui se pose. Or, il y a un des critères fondamentaux de l’émergence, c’est la sécurité en interne comme la sécurité au-delà de nos frontières. Le Président Macky Sall a convié les Sénégalais à accompagner un Plan Sénégal Emergent (Pse) et si la question de la sécurité n’est pas réglée, je ne suis pas sûr qu’on puisse entamer le processus d’émergence d’ici 2050. Le Président Sall a recruté 10.000 de ses amis, hommes et femmes, pour en faire des agents de sécurité de proximité, disait-il. On s’est rendu compte que ces 10.000 jeunes agents de sécurité de proximité ne servent pas du tout à la sécurité des populations. Parce que ces agents ne sont pas en sécurité avec les populations. Sinon, on n’aurait pas constaté autant de rapts d’enfants, autant de violences, autant de vols, autant d’agressions, autant de cambriolages. Je pense que 10.000 jeunes auraient pu aider la police, ne serait-ce que par l’effet dissuasif, ne serait-ce que par la signalisation de phénomènes qui auraient pu être remarqués ici et là. L’Asp aurait pu servir de tampon pour que ces enfants qui sont enlevés tous les jours ne le soient pas.
Le phénomène d’enlèvement est causé par les sacrifices des hommes politiques ?
Moi je ne crois pas à des sacrifices qui seraient à l’origine de ces rapts et d’enlèvements d’enfants. C’est vrai que les Sénégalais aiment trop les « xons », les gris-gris et autres. Ce n’est pas seulement l’apanage des hommes politiques aussi bien les hommes d’affaires. Ceux qui sont musulmans, chrétiens ou animistes au Sénégal pensent que leur destin est enclin ou lié aux « xons » et autres talismans. Par contre, j’estime qu’il y a un phénomène qui s’est aggravé. Pourquoi ne pas chercher du côté de trafic d’organes qui pourrait être le fait d’une mafia organisée et qui travaillerait pour des pays étrangers qui ont besoin d’avoir des organes afin de greffer les grands malades qui ont les moyens de payer des reins, qui ont les moyens de payer un cœur, qui ont les moyens de payer n’importe quel autre organe tiré d’un enfant parce qu’estimant que celui-ci n’est pas malade, n’est pas attaqué par l’âge. De mon point de vue, ça peut justifier pourquoi subitement des enfants sont enlevés. Les sacrifices, oui, dans certains pays on le dit. Mais est-ce que c’est vrai ? Je ne le pense pas. Et la meilleure façon d’éradiquer ce phénomène, c’est de sécuriser les personnes. Renforcer la police et les services de sécurité.
Les déclarations du Président Sall et son Ministre de l’Intérieur
Nous ne pouvons pas nous suffire aux déclarations du Président Macky Sall qui ne respecte jamais ses déclarations, qui nous a habitués à renier ses engagements, et qui avait ; lui et son Premier ministre d’alors ; dit qu’il protégerait les enfants parce qu’il n’accepterait plus que les enfants soient dans les rues. Aujourd’hui ; si ces enfants ne sont pas dans la rue ; évidemment personne ne pourrait les kidnapper et enlever. Nous attendons donc le Président Sall au résultat. En tout état de cause, la société civile ne restera pas les bras croisés, les partis politiques dénoncent ces errements du gouvernement, cette mauvaise politique à l’endroit des populations qu’il faut protéger parce que le Président et son gouvernement sont plus engagés à mater l’opposition, à s’armer pour faire un hold-up électoral en 2019. Ce que les Sénégalais n’accepteront pas. Il doit commencer d’abord à régler le problème de sécurité à nos frontières, en Casamance, dans nos villes et protéger nos enfants qui sont enlevés tous les jours. Il a du pain sur la planche et comme il ne lui reste que quelques mois pour gouverner ce pays, nous ne pouvons espérer qu’évidemment, le prochain gouvernement propose aux Sénégalais des politiques publiques allant dans le sens d’augmenter la sécurité publique des citoyens et des biens.
Macky Sall n’aura pas donc un second mandat ?
Je ne vois pas comment Macky Sall peut rempiler, même s’il est en train de tripatouiller la constitution et le code électoral pour éliminer tous ceux qui pourraient constituer des adversaires potentiels à l’élection présidentielle de 2019. Son bilan est négatif et les Sénégalais qui vivent les affres de la famine dans le nord et les paysans du Saloum qui ont leurs graines détruites par les mites, ces jeunes qui cherchent l’emploi qu’ils ne trouvent jamais, ces étudiants qui ne parviennent pas à étudier correctement, l’école qui est aujourd’hui malade, la santé pareille, les syndicats de la justice en grève. Je ne vois pas comment le Président Macky Sall pourrait-il lui faire comprendre aux Sénégalais que ça va. Ça va oui pour lui, sa famille, pour son frère, pour son clan et pour quelques éléments de son parti.
Le parrainage, un système pour éliminer des potentiels candidats ?
Par ailleurs, ils sont en train de s’organiser pour passer au premier tour en essayant d’éliminer tous les candidats potentiels. Ils font tout pour que ceux qui sont porteurs de projet ne puissent pas participer aux élections par le système de parrainage qu’ils sont en train de mettre en place. De toute façon, la classe politique autour de l’initiative pour des élections démocratiques se bat pour que Macky Sall soit battu au soir du 24 février 2019, et qu’il puisse rendre compte de sa gestion. Comme du reste il a cherché à faire payer de manière irrationnelle ceux qui l’ont précédé aux affaires. Macky Sall doit comprendre qu’il ne peut plus continuer à tromper les Sénégalais. Il est enroulé dans la farine en espérant, dit-il, par peut-être la triche avec son Ministre de l’Intérieur, la corruption des masses, l’achat de conscience, la corruption même de certains milieux d’affaire, politique et religieux, rempiler en 2019. On n’acceptera pas un hold-up électoral parce que nous allons nous préparer à partir de 2018 à lui faire comprendre que jamais nous n’accepterons qu’il organise les élections avec son Ministre de l’Intérieur, qu’il organise des élections avec des lois taillées sur mesure, qu’il organise les élections en retenant 2 millions de cartes des primo votants, etc. Si ça continue ainsi, on risque d’avoir pire que le 23 juin. Ce n’est pas à Macky Sall de nous imposer sa présidence.
Commission pour le renouvellement des instances du Pds
J’ai l’habitude de dire tout haut ce que j’ai l’habitude de dire entre quatre murs. Pour l’instant, le secrétaire général national n’a pas acté une décision mettant en place une commission nationale de vente de cartes et de renouvellement des structures composées de 95 membres. Je ne l’ai pas encore vu cette décision. Nous sommes en train de travailler à constituer cette commission et le Président Wade, en vertu des pouvoirs que lui confère nos statuts et règlements intérieurs, décidera de cette commission de sa composition, de sa présidence. Naturellement, ça ne pourra être que le secrétaire général national chargé de cette structure. Mais en attendant, c’est le débat démocratique chez nous. Je veux que mon parti soit géré en toute démocratie, qu’il y ait de choix de nos élites, des règles d’accession aux responsabilités, qu’il y’ait des règles d’une gestion assez transparente, démocratique de nos ressources humaines, matérielles et financières. C’est pour cela que je suis cité dans certains cas de rébellion comme vous le dites.
Cheikh Moussa SARR