Candidat à sa propre succession, le Président Macky Sall est dans une posture peu enviable pour un Chef d’Etat en quête de réélection. Son appareil politique, l’Apr, diffuse des ondes répugnantes pour le commun des Sénégalais qui n’a que faire des petites querelles de borne fontaine entre responsables de la famille « marron », dans des guerres de positionnement. Comme si les Dieux de la politique leur ont soufflé à l’oreille que leur mentor sera réélu l’année prochaine. Un comportement qui rappelle les mauvaises habitudes socialistes aux temps de Diouf et qui avaient précipité leur descente en enfer. Ils sont aujourd’hui astreints à être des porteurs de serviette pour la cause présidentielle. L’urgence serait de mettre à l’aise un Président lâché par une vieille puissance qui l’a menée en bateaux et un front social pollué par les grèves répétitives des syndicats d’enseignants les plus représentatifs et les plus redoutables de l’espace contestataire.
De tous les efforts consentis pour projeter le Sénégal dans l’émergence, n’émerge aujourd’hui que sa petite cour qui se donne en spectacle, loin des préoccupations du petit peuple confronté aux temps durs, au chômage des jeunes, à l’angoisse des étudiants, à la détresse des paysans, à la faillite continue des entreprises, en somme à la déchéance sociale d’un peuple qui ne sait plus à quel homme politique se fier. A côté de ce tableau lugubre, scintillent pourtant de belles réalisations dont l’ignorance par l’opinion résulte de l’absence d’une bonne optimisation des réalisations du Président Macky Sall.
Là, il lui manque sérieusement des hommes de main intelligents qui savent promouvoir et donner du temps aux attentes placées en eux par le chef de l’Etat. Il est vrai que le Président Sall nomme aux différents postes, mais le gouvernement, dont 80% des Sénégalais ne peuvent coller un état civil complet sur les ministres qui le composent, se complait dans le luxe et l’incompétence notoire. Alors qui pour sauver le Président Sall d’une probable défaite, à la lecture qu’offrent les analyses les plus pointues en sciences politiques ? Il est rapporté, selon un quotidien de la place, qu’il est allé chercher un sorcier blanc pour sa communication. Peine perdue ? L’avenir jugera.
En tout cas, le Président Sall souffre à toutes les échelles et aura besoin d’un sauveur. Celui-là même qui saura trouver les ressources nécessaires, loin de l’invective, du discours guerrier, de la flagornerie, pour inverser la tendance actuelle et freiner les ardeurs de ses adversaires. Ou tout simplement, dresser intelligemment ses réalisations.
Pape Amadou Gaye