La rencontre sera également suivie avec attention, quelques mois après la polémique causée par le président américain qui avait évoqué des « pays de merde » à propos de Haïti et de l’Afrique, avant de se rétracter.
Les relations de Donald Trump avec le continent africain ont également souffert en mars du limogeage du secrétaire d’État Rex Tillerson alors qu’il se trouvait en pleine visite officielle au Nigeria pour sa première tournée africaine.
Selon la Maison Blanche, les conversations vont se concentrer sur « la lutte contre le terrorisme » et l’insécurité, et le développement économique et démocratique au Nigeria, où une élection présidentielle est prévue en février 2019.
PHOTOS: President @MBuhari arrives Washington DC ahead of his Working Visit to the United States. He will meet with President Trump at the White House tomorrow. #PMBinDC pic.twitter.com/E4xyQrskzi
— Presidency Nigeria (@NGRPresident) 29 avril 2018
Terrorisme et conflit agropastoral
Le Nigeria entre dans sa 9e année de lutte contre le groupe jihadiste Boko Haram, qui a dévasté le nord-est du pays. Le conflit a fait plus de 20.000 morts et des centaines de milliers de déplacés, y compris dans les pays voisins, Tchad, Cameroun et Niger.
Muhammadu Buhari affronte aussi une résurgence d’un conflit agropastoral récurrent entre agriculteurs et éleveurs, sur fond de divisions ethniques et religieuses.
« Je pense que les deux pays ont une idée claire de l’ordre du jour de cette rencontre : il s’agit de la sécurité et des questions économiques. Les deux ont quelque chose à gagner », a déclaré à l’AFP J. Peter Pham, directeur du Africa Center au Atlantic Council de Washington.
« Du côté du président Trump, il s’agit de mettre définitivement fin à cette controverse », a-t-il ajouté. « Du côté du président Buhari, il s’agit d’avoir la prééminence d’être le premier leader africain reçu à la Maison Blanche pendant cette administration ».
Un déplacement qui tombe à point nommé pour Muhammadu Buhari.
A moins d’un an de l’élection présidentielle, cette visite est un atout dans sa campagne de ré-élection.
En invitant son homologue nigérian, Donald Trump confirme surtout que les Etats-Unis continuent à voir le Nigeria comme le partenaire le plus important du continent africain.
La coopération entre les deux pays a d’ailleurs augmenté sous l’administration Trump. Washington a récemment conclu un accord d’environ 408 millions d’euros pour la vente d’une douzaine de Super Tucano, un avion de surveillance et d’attaque.