Au Mali, c’est un véritable massacre qui a eu lieu, au matin de ce samedi 23 mars, dans un village peul du centre du pays. Des hommes armés habillés en chasseurs traditionnels ont fait irruption dans le village d’Ogossagou. Selon des sources concordantes, plus de 100 personnes ont été tuées.
Cheick Harouna Sankaré est le maire d’une commune du centre du Mali. Comme d’autres, bouleversé, il décrit la scène. Tôt ce samedi matin, des hommes armés débarquent dans le village d’Ogossagou, non loin de la ville de Bankass, « massacrant plusieurs dizaines de civils peuls ».
Un autre élu donne des détails. Le chef de village, Amadou Belko Bari est « tué devant sa mère » qui sera, à son tour, « exécutée ».
Un chef religieux local, Bara Sékou, a également « été tué ».
Dans la furie, les assaillants n’épargnent personne… ni les femmes, ni les enfants, ni les jeunes, ni les vieillards, tous de la communauté peule.
Et comme s’ils s’étaient bien préparés, alors qu’un groupe tuait sans discernement, un autre groupe d’assaillants habillés en chasseurs traditionnels mettait le feu aux cases.
Dans le village d’Ogossagou, il y a également un endroit où étaient cantonnés les jeunes peuls armés, ex-jihadistes ou pas, qui souhaitaient intégrer le Processus de désarmement, démobilisation et réinsertion (DDR). Certains, parmi eux, ont perdu étagement la vie.
Selon des sources concordantes, le dernier bilan fait état de plus de 100 morts.
Des attaques récurrentes
Depuis l’apparition il y a quatre ans dans le centre du Mali du groupe jihadiste du prédicateur peul Amadou Koufa, les violences se multiplient entre les Peuls, traditionnellement éleveurs, et les ethnies bambara et dogon, pratiquant majoritairement l’agriculture.
Ces violences intercommunautaires ont fait plus de 500 morts civils en 2018, selon l’ONU.