Homicide en France : Gülçin, la terrifiante chronique d’une mort évitable !

En pleine rue. En pleine journée. Ce dimanche 27 janvier 2019, juste avant 18 heures à Annemasse (Haute-Savoie), c’est d’abord Hocine, 50 ans, qui est frappé d’un coup de couteau dans le dos. Cet ami, dont Gülçin Kaplan avait pensé que sa présence la protégerait, a tout juste le temps de se retourner pour être poignardé à nouveau au ventre. Il chute au sol, tente de repousser l’agresseur, Müslüm Polat, 44 ans. Peine perdue. Ce dernier a maintenant le champ libre pour s’en prendre à son ex-compagne. Gülçin, 34 ans, décédera avant même d’arriver à l’hôpital.

Son bourreau a le temps de remonter dans son immeuble de la rue du Chablais. Juste avant qu’il ne soit interpellé, une voisine l’apercevra en train de rejouer la scène, mimant dans un couloir le couteau s’abattant sur sa proie. Une séquence que l’ex-mari de Gülçin avait certainement répétée, tant sa victime était convaincue que sa dernière heure approchait.

Gülçin avait déposé cinq plaintes contre son ex-mari. Aucune n’avait été suivie d’effet. « Elle avait fait tout ce qu’il fallait, soupire Delphine Devigny, directrice adjointe de l’association Espace femmes, à La Roche-sur-Foron (Haute-Savoie), qui l’avait accompagnée dans ses démarches. Mais au niveau pénal, personne n’a pris la mesure des menaces pesant sur elle. Quand bien même ce qu’il s’est passé ensuite était prévisible…

Les violences ont commencé très tôt

Née dans le Jura de parents d’origine turque, Gülçin avait poursuivi ses études dans ce même département. « Une élève si douce et si agréable », décrivait une ancienne professeur ayant participé à la cagnotte créée en ligne pour lui rendre hommage. Titulaire d’un diplôme de monitrice d’auto-école, Gülçin s’était émancipée, vivant « à l’occidentale », selon une proche. Elle s’était ensuite installée dans les Alpes.

Par Internet, elle avait rencontré Müslüm. Son futur meurtrier vivait alors en Allemagne, après plusieurs années passées en Turquie. Dans la ville de Gaziantep, non loin de la frontière syrienne, il avait déjà été marié une première fois avec Leyla. Cette dernière est toujours incarcérée en Turquie. En 2009, elle avait tué son amant, un professeur d’université, de plusieurs balles de revolver. L’affaire avait abondamment été relayée par la presse turque.

Müslüm avait nié avoir joué un quelconque rôle dans le crime, mais avait préféré s’exiler en Allemagne, refaisant sa vie avec Gülçin. Marié religieusement outre-Rhin, le couple s’était ensuite installé à Annemasse, où ses quatre enfants sont nés. Très tôt, les violences s’étaient enchaînées, que Gülçin s’était décidée à fuir. Après une première séparation, elle avait consenti à donner une dernière chance à son couple, avant de jeter l’éponge, à l’automne 2018. Müslüm avait alors donné un peu plus libre cours à sa haine.

Il lui promettait « une fin sanguine »

Les amies de Gülçin relèveront ainsi une mâchoire brisée, et un violent coup de pied qui l’obligera à consulter. Deux coups parmi une multitude. Sans compter les agressions à la bombe lacrymogène, ou les pneus de son véhicule régulièrement crevés. Le 13 décembre, une juge des affaires familiales accordait à la maman la garde exclusive des enfants, octroyant un week-end sur deux au père. Au domicile de l’intéressé, et non dans un espace médiatisé, comme cela se fait souvent en pareil cas.

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