La ministre de la Santé a confirmé ce vendredi que deux cas de coronavirus chinois avaient été détectés en France. L’un à Bordeaux, l’autre à Paris. Il s’agit des premiers cas en Europe.
Deux personnes en France sont infectées par le nouveau coronavirus chinois, a annoncé la ministre de la Santé Agnès Buzyn ce vendredi soir. Un premier patient est hospitalisé à l’isolement depuis jeudi à Bordeaux. Un deuxième cas confirmé a été localisé à Paris, selon la ministre.
“Nous avons très vite repéré les premiers cas sur le territoire”, a déclaré la ministre de la Santé lors d’un point presse au ministère, ajoutant qu’il était “probable” que d’autres cas soient détectés dans les prochains jours. Agnès Buzyn a assuré que les autorités allaient faire “tout leur possible” pour “circonscrire” la propagation du virus.
Agnès Buzyn après la détection de deux cas de coronavirus en France: “ce qui compte, c’est de circonscrire l’incendie le plus vite possible” pic.twitter.com/8eVmr99D4e
— BFMTV (@BFMTV) January 24, 2020
Le nouveau coronavirus qui frappe la Chine depuis décembre 2019 inquiète les autorités sanitaires du monde entier. Ce vendredi, 26 personnes malades sont mortes en Chine sur un total de 830 personnes contaminées, dont certains aux États-Unis ou d’autres pays d’Asie.
Les autorités veulent “circonscrire” la propagation
Le premier patient, Bordelais, est un homme de 48 ans qui s’est présenté jeudi dans un centre de consultation de SOS Médecins à Bordeaux. Cet homme, qui revenait de “quelques jours” dans la zone de Wuhan en Chine la veille, toussait et était fiévreux.
Ce quadragénaire a alors été isolé selon la procédure, acheminé vers le service des maladies infectieuses du CHU de Bordeaux par une ambulance du Samu. “Il va bien”, a assuré la ministre.
“Nous savons que depuis qu’il est sur le territoire français, il a été en contact avec une dizaine de personnes, nous allons les contacter”.
Contactant le cas parisien, ses tests se sont révélés positifs au coronavirus ce vendredi soir, quelques minutes seulement avant l’intervention d’Agnès Buzyn. Celui-ci s’était également rendu en Chine, et il est désormais pris en charge à l’hôpital Bichat, dans la capitale, également à l’isolement et dans une chambre à pression négative.
“Il faut traiter une épidémie comme on traite en incendie”, a déclaré la ministre de la Santé, estimant qu’il était nécessaire de “très vite repérer la source”. “Ce qui compte, c’est de circonscrire l’incendie le plus vite possible”, a-t-elle ajouté, notant que la période d’incubation était probablement “autour de 7 jours, entre 2 et 12 jours”.
Séjours en Chine
Le patient de Bordeaux est un Français âgé de 48 ans d’origine chinoise, actuellement placé à l’isolement au CHU de Bordeaux. « Il va bien », a assuré la ministre. Il a été pris en charge le 23 janvier par SOS Médecins avec des symptômes grippaux classiques de fièvre et de toux.
Lors de cette consultation, le médecin lui a demandé s’il avait voyagé récemment, selon le récit de SOS Médecins publié sur Facebook. Celui-ci a déclaré revenir des Pays-Bas, mais a ajouté qu’il venait aussi de séjourner en Chine et qu’il était passé par Wuhan. « Instantanément », le médecin est passé « en mode urgence absolue » : masque, isolement. En collaboration avec le SAMU de Gironde, le patient a été hospitalisé au CHU de Bordeaux pour bilan et observation. « Nous savons que depuis qu’il est sur le territoire français, il a été en contact avec une dizaine de personnes, nous allons les contacter », a souligné Agnès Buzyn.
La ministre, qui a indiqué avoir eu l’information sur le second cas positif juste avant le point presse, n’a pas été en mesure de donner de détails sur le patient, indiquant toutefois qu’il était allé en Chine et qu’il était hospitalisé à l’hôpital Bichat à Paris.
Comment procéder en cas de symptômes suspects
La ministre de la Santé a aussi donné quelques conseils aux personnes qui se sentent mal en rentrant de Chine et ont des symptômes qui pourraient également être liés à ce nouveau virus, notamment de la fièvre ou un autre signe respiratoire.
Selon elle, ils ne doivent pas se rendre à l’hôpital mais «il faut appeler le centre 15 qui vient chercher les gens à domicile, les emmène en hospitalisation», ce qui doit aider à réduire les probabilités de nouvelle contamination.