FILE – In this Dec. 22, 2016 file photo, Rev. Horacio Corbacho, far left walking, and Rev. Nicola Corradi, handcuffed to the wheelchair, are escorted to a courtroom in Mendoza, Argentina. In late November 2016, police arrested Corradi and Corbacho after several people came forward with shocking childhood tales of sexual abuse, including cases of rape, suffered over years at the Antonio Próvalo School for Deaf and Hearing Impaired Children in western Argentina. The two men will go on trial on Monday, Aug. 5, 2019. (AP Photo/Emmanuel Rodriguez Villegas, File)
Une vingtaine de filles et garçons, âgés de 5 à 17 ans, ont témoigné contre deux ecclésiastiques de l’institut catholique spécialisé où ils étaient scolarisés
Un procès pour abus sexuels commis contre une quarantaine d’enfants sourds-muets de l’institut catholique Provolo de Mendoza s’ouvre lundi 5 août, au pied de la cordillère des Andes, à 980 kilomètres de Buenos Aires. Deux prêtres sont sur le banc des accusés : Nicola Corradi (84 ans) et Horacio Corbacho (58 ans), ainsi que l’ancien jardinier de l’établissement, Armando Gomez.
Au pays natal du pape François, les avocats des victimes accusent le souverain pontife d’avoir protégé des prêtres, accusés d’actes pédophiles en Argentine mais aussi en Italie, à Vérone, où se trouve la maison mère de l’institut Provolo. En Argentine, une enquête est également en cours sur des abus sexuels qui auraient été commis dans une autre institution Provolo, à La Plata, capitale de la province de Buenos Aires.
A Mendoza, où le scandale avait éclaté en 2016, la justice a recueilli les témoignages d’une vingtaine de filles et garçons, âgés de 5 à 17 ans, qui ont révélé des faits sordides : viols par sodomie et fellation, flagellations et tortures. Un enfer aggravé par les difficultés pour les victimes de se faire comprendre par leurs parents, qui ne connaissent pas forcément la langue des signes. La justice a dû avoir recours à des interprètes pour recueillir leurs déclarations. De nombreux enfants, venant de milieux défavorisés, étaient pensionnaires et dormaient à l’institut. L’avocat Sergio Salinas affirme « qu’au moins trois fillettes sont tombées enceintes, sans que l’on sache ce que sont devenus les bébés ».
« La petite maison de Dieu »
La première dénonciation date du 28 novembre 2008. Cintia Montez avait pressenti que son fils de 12 ans avait été victime d’agressions sexuelles. Mais la justice avait classé la plainte sans suite. Il a fallu attendre huit ans pour que le scandale éclate. En novembre 2016, au cours d’une fête au Provolo, une ancienne élève, sourde-muette, a soudain raconté, aidée d’une interprète, qu’elle avait été victime de viols depuis l’âge de cinq ans. Son témoignage a été pris au sérieux par des élus de Mendoza. Au cours d’une inspection de l’établissement, les enquêteurs ont découvert un grenier, baptisé« la petite maison de Dieu », où les enfants étaient violés, parfois enchaînés. Le Provolo a été vendu par l’Eglise à la municipalité de Mendoza en septembre 2018, et totalement remodelé.
Le prêtre Nicola Corradi avait été transféré d’Italie en Argentine en 1984, après avoir été impliqué dans des scandales d’agressions sexuelles dans l’institut Provolo de Vérone. Il fut le directeur du Provolo de La Plata, avant de diriger celui de Mendoza à partir de 1996. Arrêté en 2016, il a été assigné à résidence en raison de son âge. L’autre prêtre emprisonné, Horacio Corbacho, a également été en poste au Provolo de La Plata avant d’être muté à Mendoza. Deux autres procès sont prévus « pour complicités et négligences », l’un contre une religieuse japonaise, Kosaka Kumiko, l’autre contre treize anciens employés de l’institut.
Deux envoyés spéciaux du Vatican venus à Mendoza pour interroger les deux prêtres, qui se disent innocents, ont affirmé que les plus hautes autorités de l’Eglise n’étaient au courant de rien. Invoquant le secret clérical et le droit canonique, ils ont refusé de mettre à disposition de la justice les informations qu’ils ont pu recueillir au cours de leur propre enquête, malgré les exhortations des avocats de la défense. Ces derniers soulignent que le nom de Nicola Corradi figurait depuis des années dans le registre mondial des curés pédophiles, créé après le scandale de pédophilie, au début des années 2000, dans l’archidiocèse de Boston, aux Etats-Unis. « Il est impossible que le pape n’ait pas eu d’informations le concernant »,juge Carlos Lombardi, avocat de la Fédération argentine des survivants des abus sexuels ecclésiastiques. D’autant qu’avant d’être élu pape, le 13 mars 2013, le cardinal Jorge Bergoglio était archevêque de Buenos Aires depuis 1998.
Fondée à Vérone, en 1841, par le père Antonio Provolo, la Compagnie de Marie pour l’éducation des sourds-muets a ouvert deux succursales en Argentine, en 1914 à La Plata, puis en 1995 à Mendoza. Les instituts Provolo étaient considérés comme les meilleurs lieux d’apprentissage pour enfants sourds-muets.
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