L’Iran interpelle la France sur l’arrestation mystérieuse d’une Iranienne à Lyon

Une histoire qui ressemble à un mystère hitchcockien : Mahdieh Esfandiari, 35 ans, a simplement volatilisé dans les rues de Lyon. Huit ans de vie française, un amour fou pour la langue de Molière, et puis plus rien. Le genre de disparition qui fait froid dans le dos et qui met tout un pays en alerte.

Passionnée de français jusqu’au bout des ongles, Mahdieh avait fait de Lyon bien plus qu’une simple étape. C’était son chez-elle, son refuge, son coin de paradis. Mais depuis début mars, le silence s’est installé. Un silence si pesant que sa famille a décidé de tirer la sonnette d’alarme. Téhéran entre en scène, et la machine diplomatique s’emballe : on veut des réponses, et on les veut maintenant !

Une disparition qui soulève des questions

Mahdieh Esfandiari n’est pas une inconnue pour ses proches en Iran. Cette trentenaire, qui maîtrise le français comme une seconde nature, vit à Lyon depuis huit ans. Mais depuis début mars, le silence radio. Inquiets, ses parents ont alerté les autorités iraniennes, qui ont pris le relais pour chercher des réponses auprès de la France. D’après Le Point, elle aurait été interpellée début mars par la police lyonnaise, apparemment en raison de publications sur les réseaux sociaux soutenant la cause palestinienne. Mais pour l’instant, rien n’est clair.

Téhéran hausse le ton

Ce lundi, Téhéran a fait exploser sa patience ! Esmaïl Baghaï, le porte-parole du ministère des Affaires étrangères iranien, a mis les pieds dans le plat lors de sa conférence de presse : « On en a assez des non-dits ! Pourquoi notre citoyenne est-elle bloquée ? On veut des réponses, et on les veut maintenant ! »

Le ton est monté d’un cran : Paris n’a toujours pas donné le feu vert pour un accès consulaire à Mahdieh. Téhéran suit l’affaire au cordeau, multipliant les échanges avec l’ambassade française. Côté français, c’est le grand silence – contacté par l’AFP, le ministère des Affaires étrangères reste bouche cousue.

Un bras de fer diplomatique qui s’annonce électrique !

Une pièce dans un jeu diplomatique ?

L’histoire de Mahdieh Esfandiari s’inscrit dans un contexte tendu entre Paris et Téhéran. L’Iran est souvent pointé du doigt par des ONG et des gouvernements occidentaux pour retenir des ressortissants étrangers ou binationaux, une pratique perçue comme un levier dans des négociations officieuses. Téhéran, de son côté, rejette ces accusations, affirmant que les libérations ne sont jamais conditionnées à des contreparties.

Des Français dans l’œil du cyclone iranien

Ces dernières années, au moins sept Français se sont retrouvés derrière les barreaux en Iran, parfois simultanément. Aujourd’hui, deux d’entre eux, Cécile Kohler et Jacques Paris, arrêtés en 2022 lors d’un voyage touristique, restent détenus. Téhéran les accuse d’espionnage, une version que leur entourage rejette en bloc. En mars dernier, Olivier Grondeau, emprisonné depuis octobre 2022 après un séjour touristique, a retrouvé la liberté. Un autre Français, souhaitant rester anonyme, a aussi pu quitter le pays après des mois en résidence surveillée.

Un précédent qui résonne

L’an dernier, un Iranien suspecté par la France d’être un relais d’influence a été placé en détention avant d’être renvoyé dans son pays natal. Cette affaire, comme celle de Mahdieh, illustre les frictions entre les deux nations, où chaque arrestation semble porter l’ombre d’enjeux plus larges.

By Louise Boucher

Louise Boucher, née à Lyon, a d’abord exercé plusieurs années comme infirmière en soins palliatifs après un master en éthique médicale. En 2015, son premier livre « Dernières Confidences » connaît un succès international (80 000 exemplaires vendus), ce qui l’amène à quitter l’hôpital pour se consacrer pleinement à l’écriture et au journalisme santé (Psychologies Magazine, Le Point, Marie Claire) tout en animant le podcast à succès « L’Écho des Soignants ». Son ouvrage Healing Words (2022), référence en bibliothérapie, complète son engagement par des ateliers d’écriture thérapeutique qu’elle anime entre Paris et la Drôme provençale.

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