L’ex-femme de Carlos Ghosn, Rita Kordahi, règle ses comptes

Rita Kordahi fut Mme Ghosn pendant près de 30 ans. Elle ne perd plus une occasion de vilipender son ex-époux. Retour sur un couple qui a mal tourné.

Le jour même de l’arrestation de son ancien mari, Rita Khordahi a réagi sur Facebook. C’était sans doute plus fort qu’elle, elle voulait faire entendre sa voix dans le chaos de cette journée-là. Un « post » bien senti, tout en sous-entendu : « Tous les narcissiques sont des hypocrites. Ils prétendent avoir une morale et des valeurs, mais ils n’en ont aucune en réalité. Derrière les portes fermées, ils mentent, ils insultent, ils critiquent, ils manquent de respect, ils abusent. Il peuvent dire et faire ce qu’ils veulent, mais ne supportent pas qu’on les critique. Ils ont tout un tas de règles pour les autres, mais ne respectent eux-mêmes aucune des règles qu’ils édictent et ne mettent en pratique rien de ce qu’ils prêchent. » Prudente, Rita Khordahi n’écrit jamais ni le prénom ni le nom de son célèbre ex-époux, qui s’apprête ce soir-là à passer sa première nuit en prison… Mais c’est évidemment lui qu’elle vise dans ce petit texte sanglant.

Rita Khordahi et Carlos Ghosn ont divorcé en 2013, après vingt-huit ans de mariage. Depuis, l’ex-femme a déclaré la guerre au père de ses quatre enfants. Les anciens époux auraient même été en procès au Liban après que Rita Khordahi a accusé Carlos Ghosn de violences domestiques, selon le JDD. Carlos Ghosn aurait obtenu devant la justice libanaise 15 millions de dommages et intérêts à l’encontre de son ex-femme pour atteinte à son honneur. L’ex-Rita Ghosn ne rate pas une occasion de lancer des flèches empoisonnées dans le dos de Carlos Ghosn. Le faste remariage au Grand Trianon de Versailles en 2016 avec Carole Nahas, Libanaise rencontrée à New York, lui est sans doute resté en travers de la gorge.

Déménagements

Mais rembobinons, et revenons aux jours heureux. Rita Khordahi a 18 ans, elle est libanaise, débarque à Lyon en tant que boursière de la mission culturelle française. Elle fait des études de pharmacie. Un week-end, elle assiste à un tournoi de bridge organisé par sa sœur. Carlos Ghosn est présent, c’est même un excellent joueur. Il vient de décrocher son diplôme de l’École polytechnique et travaille déjà chez Michelin. Un an plus tard, en 1985, Carlos et Rita se marient. Carlos Ghosn est rapidement envoyé au Brésil par le fabricant de pneumatiques français. Rita le suit, bien sûr, apprend le portugais, abandonne ses études de pharmacie et donne naissance au premier enfant du couple. Pendant toutes ces années, Rita va accompagner Carlos Ghosn dans son incroyable ascension professionnelle. Les Ghosn déménagent souvent. Le couple s’installe ensuite aux États-Unis, en Caroline du Nord. Rita perfectionne son anglais, élève ses enfants. Elle garde de bons souvenirs de cette vie américaine, car l’usine Michelin dont Carlos Ghosn est responsable à Greenville, en Caroline du Sud, se situe à cinq minutes seulement de leur maison. Carlos peut rentrer souvent déjeuner le midi.

L’aventure japonaise va changer à nouveau le cours de leur vie. Carlos Ghosn intègre le constructeur automobile Renault et le PDG Louis Schweitzer décide de l’envoyer sans préavis au Japon redresser Nissan au bord de la faillite. Les Ghosn font leurs valises et débarquent à Tokyo en 1999. Choc culturel intense.

Passé le temps d’adaptation nécessaire au monde japonais, la famille Ghosn fait son nid. Les enfants grandissent (Caroline, Nadine, Maya et Anthony), Rita Ghosn se met au japonais et se lance dans un projet entrepreneurial. Elle ouvre un restaurant libanais, baptisé My Lebanon. Un petit établissement de 35 couverts, situé en sous-sol à Daikanyama, quartier chic de Tokyo : des mosaïques aux murs et des tables en bois, une décoration simple et des mezze libanais à l’honneur. Rita Ghosn veut faire connaître la cuisine de son pays aux Japonais. C’est un succès (les clients sont curieux de voir et de goûter la cuisine de la femme de celui qu’ils vénèrent alors comme le sauveur de Nissan). Elle inaugure deux autres adresses. Rita Ghosn publie même un livre en japonais sur la culture libanaise, qui se vend à plusieurs dizaines de milliers d’exemplaires.

«  Nous avons une même philosophie de vie, c’est ce qui fait notre force  »

En 2005, Carlos est nommé à la tête de Renault. La famille change encore une fois de camp de base. Direction la France. Les restaurants japonais de Mme Ghosn ferment leurs portes trois ans plus tard. En 2006, Rita Ghosn, interviewée par la Revue du Liban, décrit ainsi son couple : « Carlos et moi, on se complète. Je suis sociable et j’aime sortir, ce qui n’est pas son cas. Nous avons une même philosophie de vie, c’est ce qui fait notre force. Former un couple est un apprentissage. Au début, chacun veut tenir tête, puis on apprend à grandir ensemble et à se respecter mutuellement. Carlos est mon équilibre. » Douze ans plus tard, le ton a changé, le discours est tout autre. Depuis le 19 novembre, l’épouse délaissée est restée silencieuse. En attendant une prochaine « sortie » assassine…

By Marc Beaumont

Marc est consultant indépendant spécialisé dans les technologies appliquées au sport, intervenant régulièrement lors de conférences internationales. Il collabore avec des startups pour développer des solutions de data‑analytics destinées au sport professionnel. Son blog est une référence pour comprendre l’impact des innovations technologiques sur l’écosystème sportif.

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *