Au Kenya , la victoire de William Ruto à la présidentielle déclenche des scènes de chaos

Après six longues jours d’attente, William Ruto a été déclaré ce lundi comme vainqueur de l’élection présidentielle par le président de la commission électorale du Kenya. La vice-présidente de l’IEBC, organisme indépendant, a annoncé qu’une partie de la Commission ne reconnaissait pas les résultats. Des échauffourées ont éclaté dans le centre où la Commission électorale gère les résultats.

Des scènes de chaos et de grande confusion à l’annonce des résultats. Le président de la commission électorale du Kenya a déclaré, lundi 15 août, William Ruto vainqueur de l’élection présidentielle face à Raila Odinga après six jours d’attente.

Wafula Chebukati a annoncé que le vice-président sortant avait cumulé plus de 7,17 millions de votes, soit 50,49 % des voix, contre 6,94 millions, soit 48.85 % pour son adversaire Raila Odinga, remportant l’une des élections les plus serrées de l’histoire du pays.

« Les gens peuvent aller en justice et, pour cette raison, nous appelons les Kényans à être pacifiques parce que l’Etat de droit prévaudra », a ajouté Juliana Cherera, alors que la tension montait et que des échauffourées éclataient dans le centre où la Commission (IEBC) gère les résultats.

« Je travaillerai avec tous les leaders » politiques, dans un pays « transparent, ouvert et démocratique », a assuré William Ruto dans son discours après l’annonce des résultats.

Election à forts enjeux

La Commission électorale était sous pression depuis six jours. Elle fut vivement critiquée il y a cinq ans, après l’invalidation de la présidentielle par la Cour suprême – une première en Afrique. Vendredi, elle a reconnu que les opérations de collecte, de comptage et de vérification des résultats étaient plus longues que prévu, ralenties, selon elle, par l’interférence de partisans des partis politiques.

Une région en proie aux violences

William Samoei Ruto devient le cinquième président du Kenya, succédant à Uhuru Kenyatta qui, après deux mandats depuis 2013, n’avait pas le droit d’en briguer un troisième.

Il devient aussi le premier membre de l’ethnie Kalenjin a être élu président depuis vingt ans, succédant à deux présidents de la communauté kikuyu.

Le Kenya est un point d’ancrage démocratique dans une région est-africaine troublée, mais il a connu plusieurs phases de violences post-électorales, parfois très meurtrières, notamment en 2007-2008 (plus de 1 100 morts, des centaines de milliers de déplacés).

Les résultats de toutes les présidentielles y ont par ailleurs été contestés depuis 2002, dans la rue ou devant la justice. 

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