Bain de sang à Gaza : Trump, l’« incendiaire » qui « souffle sur les braises » (Revue de presse Française)

Lundi, au moins 59 Palestiniens ont été tués par l'armée israélienne à Gaza, dont un bébé palestinien âgé de huit mois qui avait inhalé du gaz lacrymogène, lors des heurts à la frontière entre Gaza et Israël. Nombreux étaient ceux qui s'étaient rendus tout près de la barrière de sécurité pour dénoncer et protester contre l'inauguration de l'ambassade américaine à Jérusalem.

C’est la journée la plus meurtrière du conflit israélo-palestinien depuis la guerre de l’été 2014 dans la bande de Gaza. À la demande du Koweït, le Conseil de sécurité de l’ONU se réunit ce mardi après-midi vers 16 heures, heure française. Mais il n’y a guère à espérer de cette réunion, les États-Unis ayant bloqué lundi l’adoption d’un communiqué appelant à une enquête indépendante sur les événements meurtriers.

Pour la presse française, les morts et les 2 400 blessés sont la conséquence directe de la décision prise par Donald Trump, un « incendiaire » qui « souffle sur les braises », déjà bien vives dans la région. « Les provocateurs sont Donald Trump et Benjamin Netanyahu », assure Alexandra Schwartzbrod dans Libération. « Il faut avoir une hubris démesurée ou être d’un cynisme absolu pour oser prononcer le mot paix après avoir mis le feu aux Territoires », juge-t-elle.

Les événements ont suscité une vive inquiétude internationale. Dans La Croix, Guillaume Goubert rappelle que « la responsabilité des partenaires internationaux est d’aider à la recherche d’une issue, non de mettre de l’huile sur le feu. Ce que vient de faire Donald Trump ». « Aujourd’hui, le président des États-Unis se comporte en incendiaire au milieu d’un champ d’explosifs », se désole Hervé Favre de La Voix du Nord. Dominique Jung, des Dernières Nouvelles d’Alsace, évoque « un Donald Trump qui croit malin de souffler sur les braises dès qu’une occasion se présente ».

Trump, un irresponsable qui « fait de la géopolitique à trois balles »

L’installation de l’ambassade américaine à Jérusalem « est un geste incendiaire dans une région qui ne manque déjà pas de braises », s’indigne pour sa part Laurent Marchand dans Ouest-France. Bernard Maillard, du Républicain lorrain, y voit, lui, une « décision irresponsable ». Quant à Denis Jeambar, dans Nice-Matin, il s’interroge : « Que faire avec le président d’un allié historique dont le comportement, de fait, met en péril la paix du monde ou fait de la géopolitique à trois balles ? » « C’est une déclaration de guerre au monde musulman que vient de faire Donald Trump. Il s’en fout, c’est sûr. Mais, pour servir la paix, il y a mieux », affirme de son côté Jean Levallois, de La Presse de la Manche.

« Dans sa folie, il est cohérent en complétant la dénonciation de l’accord sur le nucléaire iranien par le cadeau symbolique offert aux ultranationalistes israéliens », analyse dans La République des Pyrénées Jean-Michel Helvig qui conclut que « la région était dangereuse avant Trump, elle devient explosive avec ». « Dans sa manche de joueur de poker, l’éruptif dirigeant garderait un plan de paix à sa manière, propre à ne satisfaire aucun des belligérants », s’inquiète enfin Denis Daumin, de La Nouvelle République du Centre-Ouest.