Deux jeunes Vénézuéliens blessés par balle lors des heurts pendantdes manifestations contre le président socialiste Nicolas Maduro, ces deux derniers jours, sont morts jeudi. Ces décès portent à quatre le nombre total de manifestants tués dans ces échauffourées qui les ont opposés aux forces de l’ordre, a-t-on appris auprès de l’opposition et des familles.
Yosner Graterol, 16 ans, a été blessé mardi dans une manifestation organisée dans la ville de La Victoria (nord) et Yoifre Hernandez, 14 ans, a été touché en marge du rassemblement-monstre contre le président vénézuélien à Caracas mercredi, ont annoncé deux députés de l’opposition, Karin Salanova et Miguel Pizarro.
Blessés lors de manifestations de soutien à Juan Guaido
Yosner Graterol a été blessé par balle mardi pendant une première vague de manifestations en soutien à l’opposant Juan Guaido, qui avait annoncé le ralliement de soldats à sa cause et appelé à un soulèvement militaire. Nicolas Maduro a dénoncé une « escarmouche putschiste » orchestrée par les Etats-Unis, qui reconnaissent Juan Guaido en tant que président par intérim et tentent de le déloger du pouvoir.
La mort de Yoifre Hernandez a été confirmée par son père. L’adolescent a été blessé par balle au cours de heurts près de La Carlota, la base aérienne militaire de Caracas d’où Juan Guaido avait lancé son appel au soulèvement militaire. Les échauffourées qui s’y sont produites, en marge d’une nouvelle manifestation en faveur du leader de l’opposition, ont fait plusieurs dizaines de blessés.
Deux des victimes étaient mineures
« Yosner et Yoifre, tous deux mineurs, ont été assassinés par le régime. Ils sont tous deux tombés sous les balles pendant les manifestations », s’est insurgé le député Miguel Pizarro sur Twitter.
La mort de ces deux adolescents porte à quatre le nombre des personnes tuées ces deux derniers jours pendant des mobilisations. Samuel Mendez, 24 ans, est mort mardi et Jurubith Rausseo, 27 ans, a perdu la vie mercredi, selon l’Observatoire vénézuélien des conflits sociaux, proche de l’opposition.
Trump appelle à la fin de la « répression »
Ce jeudi, le président américain Donald Trump a appelé à la fin de la « répression brutale » dans le pays. « Nos prières accompagnent le peuple du Venezuela dans son juste combat pour la liberté », a déclaré le locataire de la Maison-Blanche. « La répression brutale du peuple vénézuélien doit s’achever et doit s’achever rapidement », a-t-il ajouté. « Les gens ont faim. Ils n’ont pas de nourriture, ils n’ont pas d’eau dans ce qui fut l’un des pays les plus riches du monde ». Le chef de la diplomatie américaine Mike Pompeo avait réaffirmé la veille qu’une intervention militaire américaine n’était pas exclue. « Une intervention militaire est possible. Si c’est nécessaire, c’est ce que feront les Etats-Unis », a-t-il déclaré.
Le gouvernement vénézuélien a demandé ce jeudi aux Etats-Unis de protéger son ambassade à Washington, peu après un incident entre partisans et adversaires du président Nicolas Maduro devant la représentation diplomatique, a annoncé le ministre des Affaires étrangères Jorge Arreaza. « Nous exigeons au Département d’Etat américain de remplir ses obligations en tant que signataire de la convention de Vienne sur les relations diplomatiques et de protéger le bâtiment de l’ambassade du Venezuela à Washington, comme notre gouvernement protège » les installations des Etats-Unis à Caracas, a-t-il écrit sur Twitter.