Dans son élégant boubou blanc, avec fines lunettes, Khalifa Sall s’est exprimé très calmement sans s’emporter, sans notes, mais il avait clairement travaillé cette prise de parole. « Ce procès est un procès politique, il découle de faits, de raisons politiques éminentes ». Khalifa Sall rappelle ensuite que la loi de 1996 donne indépendance à la mairie dans sa gestion.
Le procureur Bassirou Gueye demande la parole. « Nous entrons dans le fond, monsieur le juge ». « Poursuivez monsieur Sall », enchaîne Malick Lamotte. « Je suis ici monsieur le juge, car j’ai dit non à une proposition politique: non en juin 2012, non en septembre 2012. On m’a proposé un marché, j’ai décliné. On a voulu me le faire payer ». Khalifa Sall poursuit en regardant le procureur : « Je ne suis pas quelqu’un qui prend, je n’ai jamais pris de ma vie, on y reviendra », déclare le maire visiblement serein et prêt à se défendre.
Khalifa Sall interpelle enfin le juge en montrant les sept coaccusés « ils n’ont rien fait, ils sont là, car ce sont mes collaborateurs, libérez-les et jugez-moi seul ». Khalifa Sall est applaudi par ses partisans. Le juge en profite et conclu : « C’est bon maintenant ? On peut démarrer le procès ? »